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Mer de Chine: Pékin imitera le CGRI ?

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Un destroyer américain appareillant dans le golfe Persique. ©AFP

Le navire USS William P. Lawrence s’est approché du récif de Fiery Cross (appelé Yongshu en Chine), où la Chine a construit une piste d’atterrissage.

récif de Fiery Cross (appelé Yongshu en Chine)
Récif de Fiery Cross (appelé Yongshu en Chine)

Trois chasseurs et trois navires chinois ont escorté le destroyer américain USS William P. Lawrence qui était passé à 12 milles marins (22,2 km) du récif de Fiery Cross, qui fait partie de l’archipel contesté des Spratleys, rapporte le journal The Independent.

« L’entrée non autorisée d’un bâtiment de guerre américain dans les eaux territoriales chinoises près des îles Nansha’ [nom chinois des îles Spratleys, NDLR] est une provocation », a déclaré le porte-parole du ministère chinois de la Défense Yang Yujun.

Le porte-parole du Pentagone Bill Urban a rejeté cette accusation, qualifiant les revendications de Pékin d’excessives et de contraires à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Selon ladite convention, la mer territoriale d’un Etat s’étend jusqu’à 12 milles marins au maximum des lignes de base.

Les litiges territoriaux portant sur certains territoires situés en mer de Chine méridionale se poursuivent depuis plusieurs années. Ainsi, la Chine, Taïwan, le Vietnam, les Philippines, Bruneï et la Malaisie ont émis des revendications sur les îles Paracels et les îles Spratleys, riches en hydrocarbures. Les îles Spratleys ont en outre une position stratégique permettant de contrôler les voies maritimes passant par la mer de Chine méridionale.

Presque la moitié des îles Spratleys accueillent des militaires de ces pays. La Chine construit en outre des îles artificielles dans cette région contestée et y place des pistes d’atterrissage capables d’accueillir les avions militaires et civils.

Les Etats-Unis accusent régulièrement Pékin de militariser la mer de Chine méridionale et la revue Forbes a très récemment dénoncé Pékin pour vouloir transformer cette zone en un nouveau détroit d'Hormuz ! 

La revue Forbes se pose la question suivante : La Chine peut-elle bloquer le trafic maritime en mer de Chine comme menace de le faire l'Iran dans le détroit d'Hormuz ?" Pour Forbes, "il ne s'agit pas du tout d'une perspective irréalisable dans la mesure où la Chine a multiplié ces derniers temps non seulement son trafic maritime dans cette zone mais aussi le nombre de ses manœuvres militaires ainsi que celui de ses bases navales."

"Le projet de ce blocage pose toutefois plus de problèmes dans la mesure où la mer de Chine est une très vaste région comparée au détroit d'Hormuz, lequel n'a que 54 kilomètres de largeur. Un tiers de la production mondiale de brut et plus de la moitié de la production de gaz naturel du monde transitent par la mer de Chine, qui englobe selon les dernières estimations entre 60 et 70 % des réserves d'hydrocarbures. De surcroît, des milliards de dollars de marchandises montées ou fabriquées transitent chaque année via cette voie maritime, ce qui la distingue d'ailleurs du détroit d'Hormuz."

Le détroit stratégique d'Hormuz

Les Chinois ne cessent d'y fabriquer des bandes d’atterrissage, d'y installer des chasseurs et des radars et de chercher à vouloir paraître comme une menace dans cette région. De toute évidence, la Chine veut faire du forcing contre les Etats-Unis et leurs alliés philippin, japonais et australien via des exercices militaires d'envergure. A ce rythme, ce ne sont pas les 80% de cette zone que les Chinois chercheront à contrôler, mais ce sera tout le trafic des bâtiments et des navires. 

La revue Forbes évoque à la fin de l'article les propos du commandant en chef adjoint du Corps des Gardiens de la Révolution islamique, le général Salami : "En riposte aux manœuvres militaires d'envergure des alliés arabes de Washington, auxquelles ont pris part une trentaine de pays, Salami a affirmé que son pays pourrait facilement bloquer le détroit d'Hormuz. Ce détroit par où transite 20% du pétrole du monde devrait rester ouvert. C'est là le point de friction qui empêche toute normalisation entre l'Iran et les Etats-Unis. Et la Chine aura-t-elle un jour son détroit d'Hormuz ?" 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV